Récits de courses
ULTRA TRAIL DU MONT-BLANC 2003 |
Récit |
Publié le 01/08/2005 |
A 4h du matin le samedi 30 Août, le défi est lancé pour environ 700 coureurs dont 6 coureurs de l'association Belfort-Marathon (Roger Demengel – Martin Trigueiro – David Tribouley – Jean-Pierre Roberti – Hubert Mathieu – Gilles Greffier) en route pour différentes distances (150 km et 8 000 mètres positifs – 110 km et 6 000 mètres positifs – 67 km et 4 000 mètres positifs). Les frontales ont laissé la place aux casquettes, les initiés savent que sur une épreuve aussi éprouvante, un départ trop rapide peut gâcher le reste de la course car des fausses notes vont apparaître au fil de la journée : douleurs physiques, douleurs imaginaires ? quand le corps semble vouloir dire stop, une petite note légère résonne parfois, pleine d'espoir et de courage pour repartir jusqu'au prochain poste. Manger, boire, se faire masser, un rituel des arrêts que pas un coureur n'oublie. La nuit revenue, les frontales sont repositionnées sur les têtes, efficaces ou tremblotantes, traits de lumière furtif pour déjouer les pièges de la montagne, pour y repousser des monstres aux formes de racines ou de pierres que le brouillard, la pluie voire la neige cache. Au bout de cette "boucle des titans", des naufragés des ténèbres surgiront de la nuit fatigués, transit de froid, le chrono n'a pas d'importance, les dernières heures de course regroupent des êtres humains, tendus vers un même but : aller au bout de l'effort, atteindre ou repousser ses limites dans un souci de bien-être mais aussi de partage. A part Hubert Mathieu du haut de ses 69 ans qui avait pour but d'arrêter au 67 ème km (à Courmayeur en Italie), les Belfortains mettront un terme au 110 ème km (à Champex en suisse) après bien des tourments dû à cette météo capricieuse mais surtout pour des raisons de sécurité car il était impossible de pousser les limites d'une sécurité raisonnable au delà.
Gilles Greffier
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