News
Récit du Ladakh 2006 |
Ladakh 2006 |
Publié le 23/08/2006 |
Aéroport de Paris de Roissy, comme tous les départs vers une aventure avec un dépaysement total, on est toujours sujet à des doutes comme l’oubli d’affaires de courses malgré l’ultime vérification (réalisée pour la 5ème fois quand même !!) mais ce n’est qu’un doute. Je retrouve une majorité de coureurs avec qui j’ai déjà partagé quelques périples à l’étranger et en France. Le temps de raconter mille et une histoires diverses et variées et l’heure du départ pour Delhi sonne.
Après une escale à Doha au Quatar, nous atterrissons à Delhi vers 4h du matin dans une moiteur assez désagréable, le temps de prendre nos bagages et nous partons à l’hôtel dans un bus heureusement climatisé. Le bus passe à coté d’enfants, de femmes et d’hommes endormis à même le trottoir avec comme fond des hauts piliers prévus pour le support d’une autoroute à huit voies reliant Delhi et Bombay, signe de l’évolution de l’Inde mais aussi du gouffre entre deux mondes. Nous passons une journée à Delhi à visiter les anciens palais, à faire les boutiques et voir la tombe d’Indira Gandhi, le tout sous un taux d’humidité proche des 80%. Enfin, on atterri à Leh, capital du Ladakh, situé à 3600 m d’altitude à l’extrême nord de l’Inde proche de la frontière Pakistanaise. On piaffe d’impatience mais en même temps on est figé par les paysages vus au travers des hublots de l’avion, c’est absolument magnifique. On est accueilli par Pascal Beaury dit le Sherpa blanc qui a effectué la reconnaissance du parcours il y a déjà deux ans et qui sera le coordinateur de la course. Après le protocole des bagages, nous sommes acheminés à l’hôtel Bijoo dans Leh. La circulation est dense mais reste dans une certaine limite car nous croisons les célèbres camions et bus de la marque TATA, qui klaxonne pour un oui ou pour un non et une chose qui doit être spécifique à l’Asie, c’est que l’on se retrouve toujours avec un véhicule arrivant en contre sens en face de soi, doublant l’un de ses homologue mais ça passe toujours très limite à coup de klaxon mais sans aucune agressivité de la part des conducteurs comme si tout était normal ! Ce qui caractérise la ville de Leh, c’est l’imposant palais royal, vestige d’une grandeur passée dominant la ville comme une protection mais aussi sa mosquée car au Ladakh si 80% des habitants son bouddhiste, 13% sont musulmans et 7% sont chrétiens.
Jour J, un 4X4 nous emmène au village de Bargo pour le départ de la 1ère étape de 13.5 km ce qui parait peu mais on est à + de 3000 mètres d’altitude et depuis mon arrivée à Leh, je suis un peu comateux, symptôme dû à l’arrivée direct à l’altitude de 3600 mètres. Avant le village de Bargo, nous faisons une halte pour voir le fleuve Zanskar s’unir au fleuve sacré Indus descendant du Mt Kailash au Tibet.
Il fait chaud, nous nous maintenons en ligne pour le départ et c’est parti pour les 13.5 km. Le départ est très rapide, nous traversons un pont au dessus de l’Indus et nous nous engageons sur un sentier très vallonné dans des pierriers et des zones sablonneuses en suivant en parallèle le fleuve Indus. Au bout d’une heure d’effort, j’aperçois au loin une tache de vert qui dénote du paysage lunaire et minéral qui m’entoure. Cette tache de vert est le village d’Alchi et comme la majorité des villages au Ladakh, c’est un oasis créé par les ancêtres des habitants du pays qui étaient pour une majorité mongole et tibétain. Ils ont façonnés des canaux d’irrigation passant à travers les villages pour la culture d’orge, riz, légumes variés et abricotiers. Mon arrivée dans le village ce fait sous l’applaudissement de quelques Ladakhis intrigués de nous voir passer en courant. Arrivée à nôtre campement, j’ai du mal à récupérer car la chaleur et l’air sec m’ont irrité les bronches et je n’arrête pas de tousser pendant 20 mn. Les coureurs arrivent au fur à mesure, contents pour la plupart de n’avoir fait que 13.5 km, car ce fut une bonne mise en jambe et surtout un aperçu de ce qui nous attend les jours à venir. Après avoir récupéré, une fois lavé, nous allons visiter les monastères d’Alchi dont l’un est un chef d’œuvre de l’art himalayen construit par au 11ème siècle par Rinchen Zangpo et dont les fresques sont classées au patrimoine mondial de l’Unesco.
2ème étape, la nuit fut un peu bizarre car dans la nuit, le son d’instrument à vent venant des monastères ont résonné très tard créant une atmosphère irréelle. Le réveil fut pénible, de plus je suis un peu barbouillé et cette 2ème étape s’annonce comme l’une des plus dure car les 40 km à parcourir avec +1700m et -1500m, seront en altitude moyenne à + de 4000 m ........ Départ des 29 coureurs et nous quittons vite le village d’Alchi pour rentrer dans un univers minéral, nous avons plusieurs cols à passer à + de 4500 m et à chaque arrivée d’un col, s’ouvre comme une porte sur un autre paysage fait de pics nu ou enneigés, de mont où le soleil règne en maître, le spectacle est hallucinant malgré l’aridité. Cette récompense a un prix car il faut des heures de marche et course en lente progression dû à l’altitude mais à la vue de ces paysages, une sérénité, un calme profond s’insinue dans chaque fibre de notre être, on se sent très petit face à cette étendue minérale. Je ne suis pas bien, j’essaie de positiver en regardant ces paysages mais chaque montée de cols est une galère du à des crampes d’estomac. Pascal remonte sur moi à l’avant dernier col mais il n’est pas plus en forme que moi et au dernier col, il s’arrête pour reprendre un peu de force avant d’attaquer une grande descente vers un village/oasis. Malgré mes crampes d’estomac et surtout en voyant certains coureurs remonter derrière moi, j’attaque la descente non pas en suivant la piste qui louvoie mais en coupant droit dans la pente, chose que les premiers ont du faire car la trace est déjà faite. En arrivant en bas vers une maison, deux femmes Ladakhis m’indiquent la direction à prendre dans le bas du village, j’appris par la suite que c’était la maison familiale d’un des guide nous accompagnant. En suivant une rivière, j’arrive dans des gorges étroites qui m’amènent à nouveau sur la vallée de l’Indus et je traverse le fleuve sur pont sous le regard de quelques ouvriers. Je rejoins une route assez monotone qui m’amène au village de Tingmosgan où notre campement nous attend. Ce fut une étape assez éprouvante, le réconfort du campement, une toilette faîte à l’eau froide et un bon repas efface vite les désagréments.
3ème étape. Pour la 3ème étape, le départ se fait en deux groupes où les 15 plus rapides partent une heure après les moins rapides, cela permet d’avoir toujours quelqu’un sur le parcours mais aussi de voir les premiers passés surtout le coureur/félin qu’est Dawa Sherpa, qui a une certaine noblesse dans sa façon de courir. Le départ du 2ème groupe est tranquille puis le rythme change et on attaque chacun à son rythme cette étape de 30 km. Je me retrouve en chasse derrière Hélian qui fait une belle course depuis le début en arrivant même main dans la main avec Dawa à la deuxième étape. Le profil est descendant et ça va assez vite, on rattrape des coureurs du 1er groupe avec qui on échange un encouragement puis je me retrouve seul débouchant dans un sentier au milieu d’un village, le problème est que ce sentier m’amène en contrebas du village et qu’il y avait un pont à traverser au dessus du village. J’ai deux solutions, soit je remonte le long de la rivière, soit je traverse la rivière, chose que je fait sans trop réfléchir car j’ai de l’eau jusqu’au cuisse, c’est un peu limite mais ça passe et sitôt traversé la rivière, j’aperçois juste au dessus de moi le point de contrôle. Le contrôleur me regarde arriver avec étonnement car tout les coureurs doivent arriver par le haut mais bon, je signe la feuille de contrôle et je repars. Je vais suivre une piste assez large qui devient par moment une route goudronnée, des gens généralement des hindous et népalais avec leur famille nettoient et prépare la piste pour le goudronnage, travail de fourmis que nous croiserons tout au long des étapes, l’état a du ordonner de goudronner toutes les pistes mais à quel prix car les conditions sont vraiment très pénible et précaire, on est vraiment loin de nos normes de sécurité et autres ! J’ai toujours en vue Hélian mais je n’arrive pas à remonter dessus malgré ma détermination. J’arrive au dernier col à passer, le sentier que l’on emprunte est sous la route qui monte en zigzag, derrière moi, il y a Luigi que j’ai doublé avant d’attaquer cette dernière montée. Arrivée au col, j’aperçois au loin, le village de Likir qui s’étend dans la vallée et je pars droit sur des chortens à l’entrée du village pour ensuite suivre un sentier le traversant. Le sentier par un moment descends vers un torrent pour remonter vers l’autre partie du village et je vois Hélian qui revient me chercher pour m’accompagner à l’arrivée car il ne reste que 500 m de course, merci Hélian ! A 3400m, le village de Likir à un monastère qui est un des plus ancien du Ladakh (construction datant de l'an 1115, mais reconstruit il y a 200 ans après un incendie). Certains vestiges datent du 11e siècle. Après les principes de bases, toilette, manger, nous sommes quelques uns à aller visiter ce monastère, qui est un des plus important du Ladakh par son ancienneté, il abrite une centaine de moines mais c'est aussi le monastère du frère du Dalaï Lama. On y découvre à l’extérieure du monastère la plus grande statue dorée de Bouddha, haute de 21 m.
4ème étape
Le départ du 2ème groupe se fait tranquillement car cette étape sera longue de 36 km dans le désert ladakhis, le temps de se chauffer et le rythme des coureurs s’accélère, je vois Dawa partir avec Régis dans son sillage d’une bonne allure. Le parcours est fait de petits canyons et de longues parties de désert. Le silence de ce désert est juste troublé par le bruit de mes pas qui effraie de temps à autre un lézard qui s’enfui à toutes pattes, le soleil me brûle la peau malgré la crème de protection, me dessèche les lèvres et la gorge. Ma camel-back de 2 litres se vide très vite ainsi que mon bidon que j’ai à la main et qui me sert pour m’asperger la tête, j’ai hâte d’arriver au point d’eau où m’attend une autre camel-back car lors des étapes, on doit avoir 3 litres obligatoire lors du départ et 2 litres dans le point de ravitaillement, il ne faut pas oublier que c’est le désert le plus haut en altitude et il fait dans les + de 30°C. Dans mes pas, Hélian me suit depuis pas mal de temps, nous arrivons ensemble au point de ravitaillement d’eau et nous repartons ensemble pour la deuxième partie de ce désert. Nous courons sous une ligne électrique pour bifurquer sur nôtre gauche dans une vallée où l’arrivée se fait au pied d’une antenne téléphonique derrière un monastère. Avec Hélian, nous courons d’un bon rythme mais je décide d’accélérer dans une grande piste au profil descendante puis lors d’un détour j’aperçois au loin Dawa et Régis en pôle position, je décide de les rattraper en coupant droit dessus. Je vois Dawa partir laissant Régis marcher puis trottiner, je me dis que je pourrais remonter sur Régis, j’arrive à 300 m derrière quand j’aperçois tout à coup le monastère au fond de la vallée et quand je vois la distance et ce monastère qui n’arrive jamais, je prends un coup au moral et du coup, je finis en marchant même si Hélian me dépassant me demande de le suivre. Cette étape dans le désert fut très éprouvante pour l’organisme car la température était très haute mais surtout l’air est très sec, on a en permanence soif car on cours la bouche ouverte pour pouvoir respirer plus facilement en altitude mais on s’assèche plus rapidement et chaque gorgée d’eau nous étouffe à moitié. L’un de nos 4X4 fait la navette et nous amène au campement mais on a la possibilité d’avoir une chambre dans un Lodge, chose que je fais sitôt arrivé et sitôt pris une douche chaude, je me repose un peu. Pascal est inquiet et part à la rencontre des coureurs qui arrivent au fur à mesure, il a même pris la précaution d’acheter à un vendeur ambulant des sodas pour les offrir aux coureurs, certains s’étant même perdu dans le désert en prenant une mauvaise vallée. Le soir, l’ambiance est décontractée car demain on a un jour de transfert en bus donc on pourra récupérer de cette étape.
Etape de transfert,
Nous partons le matin en bus, direction Langunagu qui est un campement à 4400 m au milieu de nulle part tout près du lac Tsokhar dit le lac blanc. Nous passons par une route assez vertigineuse et spectaculaire en croisant des camions et bus Tata qui nous amène à l’un des plus haut col routier du monde, le col Taglang La à 5360 m. Nous nous arrêtons au col car arriver à 5360 m en bus n’est pas chose courante et Maryse en profite pour faire une vérification de la saturation d’oxygène sous une tente avec un petit appareil spécial qui donne les pulsations cardiaque et le taux en % d’oxygène. Nous redescendons du col et le bus quitte la grande piste pour emprunter une piste plus accidentée qui nous amène au campement, au loin nous apercevons un âne sauvage, du moins c’est ce que nous confirme notre guide Nils. Nous donnons un coup de main pour monter les tentes et après un bon repas, nous allons nous coucher fatigués du transfert.
5ème étapes,
Nous devons monter au campement de Zhuknis à 4880 m et hier soir une discussion a eu lieu pour savoir si on devait faire l’étape en course ou en marche de liaison et il a été décidé pour des raison de sécurité du au problème du mal des montagnes de monter en marche de liaison au campement. Nous faisons une photos souvenir devant un chorten fait de pierre à Mani, de corne de chèvre et de drapeau à prière et nous partons en contournant le lac blanc par la gauche, une majorité de coureur passe part la piste et les autres coureurs dont moi-même vont droit devant. Le paysage est complètement désertique avec des hauts sommets enneigés tout autour mise à part en face de nous, il y a un village de nomade vide où une vieille femme nous proposera de venir manger chez elle sûrement pour ce faire un peu d’argent car elle ne doit vivre vraiment qu’avec le strict minimum. Le lac blanc est appelé comme cela car il s’agit d’un lac salé et des zones asséchées sont blanchis par le sel mais en coupant droit devant nous, nous avons traversé des zones fondrières chargées en souffre. Passé le village de nomade, nous longeons de loin le lac avant de remonter dans une vallée étroite pour passer devant un campement de nomade fait de tentes yourtes où les enfants viennent à nôtre rencontre en courant en nous demandant des friandises ou des roupies, chose que nous ne faisons pas et qu’il ne faut surtout pas faire car c’est leur donner la mauvaise habitude de mendier. Nous arrivons sur le campement sur une prairie verte où les tentes sont montées juste à coté d’une rivière qui s’écoule tranquillement et tout autour de nous il n’y a que des sommets, pas un bruit, rien, le calme absolu. J’arrive avec un mal de tête assez important dû à l’altitude malgré une bonne saturation, j’ai l’impression que l’on me donne des coups de marteau dans la tête tellement c’est violent mais après un aspro. et un peu de repos, la douleur s’estompe. Dans la fin de journée, nous avons la visite de quatre nomades venus nous voir par curiosité et aussi pour essayer de nous vendre des cristaux ramassés dans la montagne. Ils sont habillés d’un lourd manteau croisé muni de larges manches, les cheveux noirs long attachés et ont comme apparat des turquoises aux oreilles. Ils ne comprennent rien de ce que l’on leur demande, même Dawa qui essaie en tibétain n’arrive à rien. Ils sont souriants comme des grands enfants mais il émane d’eux une aura qui impose le respect car on sent une vie faite de rudesse malgré cette impression de gentillesse et de tranquillité. Dans la soirée, un troupeau de yack descendant avec un nomade de la montagne d’en face en courant, nous fis une légère frayeur car on avait l’impression que le troupeau allait directement sur le campement mais le nomade le fit bifurqué au bon moment et les bêtes se sont éloignés avec certaines en ruades, ce fut comme un flash tellement la scène fut rapide.
6ème étape,
Le départ fut très lent car il faut monter encore 300 m en faux plat sur la piste le tout à presque 5000 m d’altitude. En redescendant, par la piste, je vois au loin le tracé de la piste qui décrit un arc de cercle et décide de couper à travers les zones de pierriers. J’aurais fait un mauvais choix car j’étais en compagnie d’Eric avant de « couper » au travers mais j’ai traversé par deux fois une rivière et un petit canyon pour arriver sur la piste en même temps qu’Eric qui lui n’avait pris que la piste. Donc, je décide de rester sur cette piste en prenant un rythme régulier alors qu’Eric lui alterne marche et course, je ne sais pas si j’ai la bonne méthode mais au début je dépasse Eric qui marche puis me double en courant pendant quelques temps jusqu'à que je le double et prends un peu de distance au fur et à mesure des kilomètres passés. Je trouve dans mon sillage Christian avant de passer une zone où se trouve des geysers et une source d’eau chaude que je ne verrais pas perdu dans la concentration de ma course et en arrivant au village de Sumdo à 4500 m d’altitude, je rattrape sur un pont Christian et Jigmet, l’un des deux coureurs Ladakhis, pour les doubler sur la portion de route avant d’arriver au campement a quelques kilomètres de Sumdo. Nôtre campement est situé à coté d’habitations et les gens viennent nous voir et même regarder dans les tentes par curiosité, ils attendent le long de la route que les coureurs arrivent en les applaudissant comme des enfants. Par contre autour du campement, des ânes sont en semi liberté (ils ont deux pattes attachées par une corde) et quelque uns d’entre eux éprouvent le besoin de s’affirmer en poussant des Hi Han à tout va, j’espère que cette nuit ils seront plus calme.
7ème étape,
La nuit fut tranquille, les ânes se sont tût dans la nuit et le soleil fait déjà sa venu annonçant une journée encore très chaude. Nous partons toujours en deux groupes et je pars dans le 2ème groupe où se trouve les 15 plus rapides, nous avons décidé de partir en marchant tranquillement tous ensemble sur la route, à coté de cette route le long d’une rivière dans les près, nous voyons des dizaines des marmottes ou plutôt des marmootes comme ils les appels au Ladakh. Le rythme est tranquille voir bon enfant jusqu'à la première montée où nous partons chacun à nôtre rythme, quand nous arrivons au col, le rythme devant s’accélère, je vois Dawa, Régis qui se détache, ce sera la dernière fois de l’étape que je les verrais. Tout au long sur cette route, nous croisons encore des groupes d’hindous et de Népalais qui travaillent en manipulant du goudron chaud ou en nettoyant la piste de cailloux. En basculant de l’autre coté du col, nous sommes à nouveau vers un lac que nous longeons avant de repartir dans une autre vallée. Lorsque que j’arrive au point de contrôle, devant s’étend une zone désertique que je dois traverser, devant moi je rattrape le deuxième coureur Ladakhis qui est une femme Ladakhis Ishey et comme son homologue fait une belle course, les coureurs Ladakhis se montre plus à l’aise en altitude qu’au départ. Je la double au milieu de cette immensité désertique où les seules vies que l’on croise sont des lézards et quelques sauterelles, devant moi s’étale un massif montagneux majestueux et je bifurque sur la gauche pour redescendre vers notre campement à Taksahang à 4500 m d’altitude. Nous sommes reçus comme à toutes les étapes par un contrôleur qui nous fait signer la feuille de pointage où il aura inscrit le temps d’arrivée mais il y a aussi toujours une boisson type Tang à l’orange ou du thé qui nous est servi en arrivant.
8ème étape,
Ce matin, un groupe de vététistes passent tranquillement sur la piste dans le sens inverse au notre. Le groupe de tête part assez vite, nous empruntons la piste en coupant de temps à autre puis nous redescendons dans une vallée en coupant à flanc de montagne pour rejoindre la piste et devant nous s’offre un spectacle grandiose. Nous arrivons sur la piste qui longe le lac Tsomoriri pour remonter sur un haut plateau dominant le lac avant de replonger sur 3 chortens qui attendent tels des sentinelles figées par le temps qui passe inlassablement au dessus du village de Korzok. La montée sur le haut plateau n’est pas trop long mais assez abrupte et essayant d’accélérer en courant comme je le ferais sur une autre course, je m’asphyxie et je suis obligé de m’arrêter pendant quelques instant pour reprendre mon souffle, à + de 4400 m ça ne pardonne pas. Je reprends ma course pour passer au dessus d’un troupeau de moutons conduit par un berger et derrière j’ai en toile de fond, le lac Tsomoriri qui ressort avec sa couleur bleue turquoise et les montagnes avec des sommets enneigés au flanc de couleur ocre et vert où l’ombre des nuages glissent doucement, le spectacle est grandiose. Je vois au loin une personne du staff chargée de nous diriger vers le sentier qui mène au village de Korzok, j’arrive à son niveau et j’aperçois en contrebas le sentier. Je plonge dessus et je vois encore une personne du staff qui me dirige juste au dessus du village où une descente rapide me fait arriver vers les 3 chortens et où se tiennent les premiers arrivants. Je signe la feuille de pointage et remonte pour admirer et m’imprégner du paysage et de la magie qui s’en dégage. Les derniers coureurs arrivés ou presque, nous partons au campement qui est placé derrière le village dans le creux d’une vallée, il ne manquera qu’une coureuse qui est parti au fond d’une vallée sur le haut plateau. Finalement retrouvée, elle raconte être contente d’avoir pu voir des nomades Changpas, qui ne sont plus qu’une poignée et mènent une âpre vie sous des tentes.
Le soir, après un repas très copieux, une micro tornade eut la bonne idée de passer sur notre campement en emportant les deux grosses tentes de cantine et quelques uns parmi nous se sont retrouvés quelques mètres plus loin mais heureusement sans aucune gravité. Le lendemain, nous repartons en bus en direction Leh, pour le repas de clôture et la remise des récompenses avant de reprendre l’avion pour Delhi puis Paris.
Ce fut une belle course, il y en a pour tous les coureurs, du plat, un peu de montagne, du désert, de la descente où je me suis fait plaisir avec Hélian mais au prix de quelques crampons arrachés sous la chaussure car les pentes descendues très vite étaient vraiment abruptes. L’organisation est rodée car une partie s’occupe déjà de courses similaires au Népal et bien sur ils parlent pour la plupart français. Les repas sont très copieux, avec légumes, fruits, riz, pommes de terre et quelques fois du mouton. Ladakh : Son nom dérive du tibétain la-dags qui signifie « pays des cols ». C’est une région immense très peu peuplée. Le climat y est rude : la température peut descendre jusqu’à - 40°C. Au cours de l’hiver qui dure huit mois, il n’y pleut quasiment jamais et des vents puissants balaient le pays
Des gens généreux, des villages oasis baignés de verdure, des monastères médiévaux dominant les villages, les immenses versants montagneux affichant des couleurs d’ocre qui voisine avec le vert de gris ou encore avec des pentes de couleur lie-de-vin. Une immensité où les dieux ont façonnés d’improbables massifs montagneux et où l’on se sent infiniment petit, voilà ce que je retiens de ce pays absolument magnifique.
Djouley !
Gilles Greffier
La carte des étapes
Le classement par étapes et général
|
|
|